Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Yanick Schwegler, installateur-électricien, qui s’est distingué aux WorldSkills de Lyon. Son parcours inspire et encourage à viser l'excellence dans les métiers manuels.
Source du texte: Pierre Schoeffel, rédaction Domotech
Yanick Schwegler a représenté la Suisse aux WorldSkills de Lyon dans la catégorie Installation électrique. Il a remporté une médaille d’Excellence et impressionné son Coach Adrian Sommer, Chef de projet Formation Professionnelle chez EIT.swiss qui pourtant le connaissait bien, puisqu’il l’a accompagné durant de longs mois de préparation.
Lors de la discussion, Yanick nous a fait remarquer qu’il parlera encore longtemps de son titre de champion de Suisse et de la compétition à Lyon. Nous souhaitons faire en sorte qu’on parle longtemps de lui et qu’il restera pour de nombreux lecteurs comme étant un candidat et un professionnel exceptionnel.
Un exemple à suivre dans les métiers manuels et la formation duale
Le parcours de Yanick illustre la qualité de la formation professionnelle suisse. Son expérience inspire et démontre qu'une carrière dans les métiers manuels peut ouvrir la voie à des accomplissements remarquables. La formation duale, associée à la motivation et à la persévérance, permet non seulement de se démarquer dans des compétitions internationales mais aussi de bâtir un parcours professionnel solide et gratifiant. En témoignant de son parcours, Yanick encourage les jeunes à explorer ces métiers et à oser suivre leur propre chemin. Voici les éléments essentiels de notre discussion.
Yanick, comment avez-vous choisi votre métier ?
Yanick Schwegler- Une chose dont j’étais sûr, c’est que je voulais exercer un métier manuel, comme mon père qui est menuisier. Lors des journées de découverte proposées aux adolescents en quête d'apprentissage, j’ai exploré les métiers d’installateur-électricien et de mécanicien auto. Au début, je n’avais pas de préférence, ces métiers impliquent de belles technologies.
Comment se sont passés vos stages de découverte ?
Les deux expériences en entreprise m’ont beaucoup plu. Après mon passage dans une entreprise d’installation électrique, j’ai eu une certitude : ce métier est pour moi !
Qu’est-ce qui a déclenché cette certitude ?
C’est l’ensemble des activités. Ce métier est varié, on travaille toujours à des endroits différents. En tant qu’électricien, on a la chance d’aller chez les clients, ce qui rend chaque journée différente. Travailler en équipe, rencontrer de nouvelles personnes sur les chantiers, et avoir un contact direct avec le client, c’est vraiment un plus.
Qu’appréciez-vous le plus aujourd'hui dans ce métier ?
Être électricien, c’est passionnant, je dirais même spécial. (Il sourit malicieusement.) L’électricité est un domaine pour lequel beaucoup de gens ont du respect, voire de la crainte. Pouvoir maîtriser ce domaine et offrir mes services aux clients est particulièrement gratifiant.
La profession d’électricien jouit d’une nouvelle aura aujourd’hui
En effet! Avec les évolutions actuelles en matière d’approvisionnement énergétique, l’électricité – et donc le métier d’électricien – gagnent en importance. L’électricité fait tourner le monde et elle sera de plus en plus indispensable avec l’évolution technologique. Notre métier existera encore très longtemps et a un bel avenir.
«Notre métier existera encore très longtemps.»
Avez-vous réalisé des projets en lien avec le photovoltaïque?
Chez RSK Elektro AG, mon employeur, je me concentre principalement sur les installations industrielles. Cependant, j’ai installé moi-même un système photovoltaïque de 26 kW chez moi.
Alimenter sa voiture avec de l’énergie solaire 'maison', c’est quand même cool!
Comment devient-on champion suisse et médaillé d'excellence aux WorldSkills?
Lors de ma deuxième année d’apprentissage, j’ai vu un collègue apprenti de 4e année s’entraîner pour le championnat suisse, et cela m’a intrigué.
J’ai attendu ma quatrième année d’apprentissage pour voir mon chef et lui expliquer que je souhaite concourir au championnat des métiers.
Il m’a spontanément demandé : «Tu veux vraiment ça ?».
Je me donc suis entraîné pour participer au championnat régional. J’ai la chance d’avoir pu le faire en compagnie de Jana Gander, apprentie chez Frey+Cie Elektro AG. Nous nous sommes motivés mutuellement. Nous avons terminé aux deux premières places. Elle était deuxième, j’étais premier. Nous n’avions pas attendu cela.
La suite logique a été notre participation aux SwissSkills et nous avons obtenu exactement le même résultat. C’est ainsi que j’ai été qualifié pour les WorldSkills.
Quels souvenirs gardez-vous de cette compétition ?
Les quatre jours de compétition ont été éprouvants physiquement et mentalement, même si j’étais bien préparé. Je ne m’attendais quand même pas à ce niveau d’intensité. Il y a eu des hauts et des bas, et il faut savoir rebondir dans la difficulté. C’est une expérience unique que je recommande à tous ceux qui peuvent vivre cette aventure.
Nous avons entendu parler d'un moment difficile le troisième jour…
En fin de journée, 5 minutes avant le coup de gong, je m’étais aperçu que j’avais commis une erreur dans la réalisation du tableau de distribution. Il a fallu quitter ma box, je n’ai pas pu m’assurer des conséquences. Je craignais le pire.
J’ai pris une bonne nuit de sommeil pour repartir très motivé le lendemain. En fait, il s’est avéré que c’était moins grave que prévu. Cet épisode m’a coûté du temps et m’a fait perdre des points dans la programmation.
Adrian Sommer, comment avez-vous vécu cette phase précise de la compétition?
Le troisième jour, en observant son travail et les autres compétiteurs, j’étais convaincu que Yanick figurerait parmi les meilleurs. Après l’épisode de la fin de journée, il a fait preuve d’une grande résilience et a démarré la journée suivante avec un moral d’acier, ce qui témoigne de son caractère exceptionnel.
Yanick, quels sont les enseignements que vous tirez de votre expérience?
Les quatre jours de compétition étaient très éprouvants. Aussi bien physiquement que mentalement. Pourtant nous étions super bien préparés sur les deux plans. Je ne m’étais pas attendu à ce niveau d’intensité.
Il s’agit d’une expérience extraordinaire, c’est vraiment unique! Je recommande à chacun de se lancer dans cette aventure.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes?
Je leur dirais d’oser! Il ne faut pas craindre de se lancer dans des expériences nouvelles. Dans la vie, il faut saisir sa chance.
«Dans la vie, il faut saisir sa chance.»
Merci notre entretien et bonne continuation. Nous vous souhaitons de grandes satisfactions dans votre carrière professionnelle.
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Source du texte: Pierre Schoeffel
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