MBG à l’origine d’une grande première à Genève

Cette année et pour la première fois, le 31 mai, quatre associations membres du Groupement des métiers techniques du bâtiment (MBG), ont tenu en commun la partie publique de leur Assemblée générale respective. Il s’agit d’EIT.genève, de l’AGCV-suissetec (Association genevoise des entreprises de chauffage et de ventilation), de l’AMFIS (Association des maîtres ferblantiers et installateurs sanitaires du canton de Genève) et de Metaltec Genève (Association genevoise de la construction métallique et du store).

Auteur : Pierre Schoeffel

MBG et ses initiatives ont valeur d’exemplarité

C’est effectivement une véritable première à laquelle a assisté un très nombreux public, le 31 mai dernier. Chaque association a tenu la partie statutaire de son Assemblée générale dans les règles de l’art. Elles ont été suivies d’un apéritif pris en commun qui a permis de nombreux échanges. Avant le message de la Fédération Genevoise des Métiers du Bâtiment (FMB), délivré par son Président Pierre-Alain L’Hôte et l’allocution de Pierre Maudet, Conseiller d’Etat élu, cette partie commune a été lancée avec un discours prononcé par les quatre Présidents. Il faudrait plutôt le qualifier de dialogue décontracté entre les quatre partenaires, avec un jeu de questions-réponses ou d’affirmations fortes. Il a été particulièrement bien reçu par l’auditoire.

En effet, Guillaume Ruedin, Président de Metaltec Genève, a d’emblée insisté sur le caractère unique de MBG. De fait, l’association a pris des initiatives véritablement pionnières. Il rappelle les points suivants : « Nous avons une seule et même convention collective de travail, la CCT-MBG, qui s’applique indistinctement à nos quatre métiers ; réalité juridique singulière dans le paysage suisse du droit du travail. »

Outre le centre de formation des électriciens, à la gestion duquel participe EIT.genève, MBG dispose désormais d’un nouveau centre de formation commun. En effet, avec le soutien de la commission paritaire (la CPMBG) et de la fondation de prévoyance (la FPMB), les associations membres de MBG ont mené à bien un projet remarquable et sont à l’origine d’une petite « révolution » qui a été évoquée par Guillaume Ruedin. « Il s’agit du Centre de formation commun MBG, le CFCMBG, situé dans des locaux flambants neufs sur 2'318 m² à Espace Tourbillon dans la ZIPLO. Nous l’avons inauguré le 23 mars 2023. C’était une grande occasion de présenter un front uni. »

Un signe très fort

Ça bouge très fort, dans le milieu genevois de la technique du bâtiment. On se rappelle ce bon vieil adage qui n’a pas pris la poussière : l’union fait la force.
La transition énergétique a pour effet d’accélérer l’évolution technologique et de placer les métiers du bâtiment devant des défis à relever de toute urgence. Pour répondre aux demandes qui ne vont cesser de croître, il n’y a pas de meilleure voie que de partager les compétences et de s’unir.
Didier Saxod, Président de l’AGCV-suissetec, l’a bien exprimé : « Ce soir nous poursuivons cette dynamique fédératrice en tenant, pour la première fois, en commun la partie publique de nos Assemblées générales respectives ». Il insiste sur le fait que cette démarche a pour but de souligner la complémentarité croissante des différents secteurs d’activité. « Car, corolaire de l’importation de modèles d’affaires intégrés mais surtout de l’évolution technologique qu’implique la transition énergétique, les frontières entre nos métiers ne cessent de s’estomper ».

Profiter du phénomène « d’aspiration » créé par la stratégie climatique

A l’image des pilotes de course automobile qui se suivent et qui profitent du phénomène d’aspiration, les entreprises de la technique du bâtiment sont placées face à des opportunités pour se dépasser. Philippe Massonnet, Président d’EIT.genève fixe bien cela : « En cohérence avec l’Accord de Paris et la Stratégie climatique à long terme de la Suisse, les objectifs de la politique énergétique cantonale sont ambitieux mais réalistes : diminuer de 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990, et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dans la mesure où la moitié de la consommation d’énergie et 40% desdites émissions sont à Genève imputables au domaine bâti, les professionnels de la construction sont des acteurs essentiels de la transition énergétique. L’État ne s’y est pas trompé en identifiant la mobilisation des associations professionnelles et surtout des entreprises comme un facteur clé de succès ».

Tous concernés

Olivier Cots, Président de l’AMFIS donne un aperçu des grands projets à réaliser dans le futur. « Dans les 8 ans qui viennent, la concrétisation de la transition écologique impliquera notamment d’installer 1'500 sous-stations, 19'000 solutions de production de chaleur décentralisées, 29'500 bornes de recharge pour véhicule électrique et de déployer 350 MW crête de panneaux solaires photovoltaïques. En outre, avec le volet Indice de dépense de chaleur des modifications du règlement d’application de la loi sur l’énergie, c’est plus de 60% du parc cantonal qui sont concernés par les mesures qui y sont prévues ; qu’il s’agisse d’audit et d’optimisation ou de rénovation énergétique.

Nous sommes tous concernés : chauffagistes et électriciens bien sûr mais aussi constructeurs métalliques, ferblantiers et installateurs sanitaires ».

Assurer la relève et proposer des formations qui ne connaissent pas le chômage

La formation professionnelle et continue fait partie des priorités de MBG, en témoigne la création du CFCMBG que nous évoquions. Didier Saxod le résume parfaitement : « En outre, tant pour assainir les bâtiments que pour décarboner les sources d’énergie, nous avons besoin de forces vives. Dans un canton où le taux de diplômes des hautes écoles s’établit à 34%, cela passe nécessairement par une revalorisation de l’apprentissage : une formation qui ne connaît pas le chômage, offre de belles perspectives de carrière et par laquelle sont passés la plupart des dirigeants que nous sommes. »

Du concret

L’événement s’est tenu dans le magnifique cadre de l’Hôtel Président Wilson. Cela a également marqué les esprits. Le lecteur l’aura bien compris, ici il ne s’agit pas de discours de façade et de parade sans suite.
MBG peut s’enorgueillir de nombreuses réalisations originales. Le fait de réunir les différents corps de métier dans un même centre de formation va avoir des répercussions bénéfiques dans un avenir très proche. Engageons le pari que cela suscitera de nouvelles vocations.

Nous attendons avec curiosité les nouvelles idées issues du Groupement. Compte tenu du passé récent, on peut prétendre avec confiance qu’elles ne tarderont pas à fuser.