Président d’une association professionnelle : vocation ou nécessité ?
Le texte ci-dessous a été publié dans la nouvelle rubrique « En direct » dans le numéro 5-2023 de Domotech. Nous le publions ici pour partager son contenu. Si vous n’êtes pas abonné à la revue, pensez à le faire.
Cette année, cela fera 14 ans que je préside l’Association des Installateurs Électriciens de Genève (AIEG) devenue aujourd’hui EITgenève.
Alors évidemment la question est : qu’est-ce qui peut bien pousser un entrepreneur déjà bien occupé à passer 30 % de son temps dans le milieu Associatif ?
Mais pourquoi 30 % ? Eh bien parce que le milieu associatif est en fait une véritable constellation dont peu de personnes en connaissent les rouages.
Si je vous parle Fondation de Prévoyance du 2ème pilier ( FPMB), Retraite Anticipée (RAMB), Conférence Paritaire des Métiers Techniques ( CPMBG), Convention Collective de Travail des Métiers Techniques ( CPMBG), Fédération des Métiers du Bâtiment ( FMB), Conseil des Métiers Techniques (Conseil MBG ), Cours des Installateurs Électriciens de Genève pour les apprentis ( CIEG) mais aussi EIT.swiss, EIT.romandie, les relations avec l’Office de Formation Professionnelle ( OFPC ), l’Office Cantonale de l’Energie ( OCEN ), les SIG.
Mais rassurez-vous je vais m’arrêter là !!!!
Eh bien toute cette constellation d’activité n’a en fait qu’un seul but :
Veiller et améliorer les conditions de travail pour nos employés et nos PME.
Vous me direz qu’avec cette armada d’associations, de fondations, de CCT, la vie devrait être belle pour notre secteur. En fait, pas tant que ça car malgré l’investissement de dizaines de miliciens et de professionnels dévoués pour faire fonctionner ce Monde Associatif, nos entreprises peinent toujours à recruter une main d’œuvre qualifiée, sans parler de la hausse des matériaux, des délais de livraison, des délais de plus en plus serrés pour réaliser les projets de nos clients, des problèmes de liquidités car les délais de paiements s’allongent sans cesse, des contraintes et des conditions d’adjudications de plus en plus dures. Les contraintes administratives sont toujours plus élevées avec en toile de fond une exigence de plus en plus élevée de la qualification de nos employés. Nos installations techniques deviennent de plus en plus intégrées et requièrent un niveau de formation toujours plus important.
Alors ou est le problème me direz-vous ? Il se situe au niveau d’une marge acceptable que nos entreprises ne sont pas ou plus capables de réaliser, les obligeant à prendre des risques et parfois se retrouver dans des situations difficiles voire en surendettement.
Avec cette expérience de 14 ans à la tête de l’Association des Électriciens j’ai quelques pistes que mes collègues entrepreneurs, comme moi d’ailleurs, devraient méditer :
- Ne s’engager sur un projet que si l’entreprise possède le personnel pour le faire.
- Mettre des processus en place pour la gestion des chantiers : Métrés, rapports quotidiens ou hebdomadaires.
- Formation de nos monteurs et chefs de chantiers à la gestion des chantiers.
- Gestion des débiteurs efficiente.
- Veiller à la taille de l’entreprise et à son CA.
D’expérience, un seul chantier peut mettre en péril l’entreprise. - Apprendre à dire non !
- Apprendre à ne pas laisser trainer les choses : Les malfaçons et les litiges ne se règlent jamais tout seuls !!!
- Apprendre à écouter les conseils et utiliser l’expérience de nos collègues.
- Le CA ne veut rien dire, c’est la marge qui compte.
- Une bonne administration RH et financière est un gage de réussite, n’hésitez pas à recruter un staff performant.
- Veiller et développer l’ambiance dans l’entreprise c’est un facteur de réussite. Nos employés doivent adhérer à l’entreprise.
- Mettre ne place une veille technologique.
- Ne pas hésiter à investir dans l’amélioration des conditions de travail : Primes, intéressements, horaires, etc…
- Le patron doit être à la barre et montrer l’exemple.
- Développer et entretenir la relation client.
Alors pour répondre à la question du début, oui consacrer 30 % de son temps à l’Associatif est bel et bien une vocation sinon il serait impossible de rester motivé autant d’année mais c’est finalement surtout une nécessité pour que le système mis en place perdure et s’améliore sans cesse pour défendre et améliorer tant que faire se peut la vie de nos entreprises.
Amicalement
Philippe Massonnet, Président EIT.genève
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