
Lors de la table ronde de Swissolar, le consensus s’est imposé : le solaire ne peut plus évoluer en vase clos. Intégration au réseau, tarification dynamique, acceptabilité sociale – les leviers de la transition doivent désormais jouer à l’unisson.
Auteur: Pierre Schoeffel
Photos: Pierre Schoeffel
La table ronde intitulée « La loi sur l’électricité : défi ou chance ? » et organisée dans le cadre du congrès Swissolar 2025 a mis en lumière un tournant stratégique : pour que le photovoltaïque tienne ses promesses, il doit désormais s’inscrire dans une logique systémique.
Les intervenants suivants se sont exprimés et ont répondu aux questions de Sonja Hasler, Présentatrice SSR et du public : Michael Frank, Directeur de l’Association des entreprises électriques suisses (AES) ; Jürg Grossen, Conseiller national, Président de Swissolar ; Noah Heynen, Directeur de Helion ; Patrick Kutschera, Vice-Directeur, chef de la section Efficacité énergétique et énergies renouvelables, Office fédéral de l’énergie OFEN ; Martin Schröcker, Directeur des services, Fleco Power ; Babette Sigg Frank, présidente Forum suisse des consommateurs kf
Durant les débats, a été soulignée l’importance de dépasser la logique du simple « injecter au réseau » pour la remplacer par celle d’un pilotage intelligent et dynamique de l’offre et de la demande. « Nous devons accepter que nous ne pouvons plus simplement injecter - c'est terminé », a déclaré l’un des participants. Cette reconnaissance d’une nouvelle réalité s’accompagne d’un plaidoyer en faveur de signaux de prix plus clairs, pour mieux orienter les comportements de consommation et d’investissement.

Flexibilité, incertitudes et signaux de marché
Un autre thème central fut l’instabilité réglementaire, perçue comme un frein majeur à la confiance des investisseurs. Les professionnels participant à cette table ronde ont dénoncé les revirements successifs des modèles de rémunération, remettant en cause la rentabilité de projets déjà engagés. « Les choses changent tous les six mois - cela démotive les investisseurs », a-t-on entendu. Les participants ont aussi insisté sur la nécessité d’élargir le débat aux questions de flexibilité, d’électromobilité et de stockage, indispensables pour valoriser les excédents estivaux et sécuriser l’approvisionnement hivernal. La Suisse, bien qu’en avance sur certains aspects (comme les communautés d’énergie locales), doit accélérer le développement de solutions de stockage et renforcer l’électrification coordonnée des usages.
Un dialogue à bâtir entre technique, politique et société
Enfin, la dimension sociale et politique de la transition énergétique a été largement débattue. Si le potentiel technologique est là, sa mise en œuvre reste entravée par des lenteurs administratives, des modèles économiques encore fragiles, et une communication parfois défaillante. Des appels ont été lancés pour une meilleure information des consommateurs, notamment ceux qui n’ont pas de toit à équiper, afin qu’ils puissent aussi participer à cette transformation via les nouvelles communautés énergétiques. L’équité d’accès et la transparence des modèles tarifaires sont apparues comme des conditions essentielles pour maintenir l’adhésion du public.
La conclusion ? Le solaire ne peut pas réussir seul : il devra s’appuyer sur un cadre cohérent, stable et intelligemment partagé entre producteurs, réseaux, régulateurs et citoyens.
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Source du texte: Pierre Schoeffel
Source de l'image: Pierre Schoeffel
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