
Le bâtiment intelligent, ou Smart Building, n’est plus un concept réservé aux experts de la technologie. Il s’impose désormais au cœur des stratégies environnementales, économiques et sociétales. Plus qu’un simple concentré d’innovations, il devient un écosystème complexe et dynamique où la technologie est mise au service de la performance, du confort et de la durabilité.
Texte: Pierre Schoeffel
Photos: Marc Schoeffel
Le Smart Building repose sur la convergence de multiples compétences. Loin d’être un domaine réservé aux ingénieurs ou aux architectes, il mobilise planificateurs, intégrateurs, exploitants et utilisateurs finaux. Cette transversalité est essentielle pour éviter les solutions déconnectées des usages réels.
L’enjeu est clair : concevoir des bâtiments ni sous-automatisés, ni suréquipés, mais parfaitement adaptés aux besoins. Comme le souligne un expert du secteur, « le but n’est pas d’empiler des couches technologiques sans cohérence, mais de trouver un équilibre viable et durable ».
Quand le bâtiment se met au service de ses occupants
L’un des principes fondamentaux du Smart Building est de créer des environnements qui s’adaptent à l’humain. Loin d’imposer des contraintes, ces bâtiments intelligents sont conçus pour anticiper et répondre aux attentes des usagers. « Ce n’est pas à l’humain de s’adapter à l’environnement, mais à l’environnement de s’adapter à l’humain », fait remarquer à bon escient Fabrice Godart, CEO Bee'z Solutions, engagé dans l’automation et la certification des bâtiments.
Ce principe prend tout son sens dans les dispositifs de sécurité, de gestion énergétique ou de confort thermique, où la technologie devient un levier discret mais puissant.

L’efficacité énergétique au cœur du débat
La dimension environnementale est omniprésente. Les bâtiments sont responsables de près de 40 % des émissions carbone à l’échelle mondiale. La réglementation européenne et suisse impose des trajectoires ambitieuses pour réduire cette empreinte. Le Smart Building est un outil majeur dans cette transition.
La méthode est structurée : monitorer, analyser, optimiser, décarboner. « On ne peut pas espérer améliorer ce que l’on ne mesure pas », rappelle-t-on dans les cercles professionnels. La collecte des données devient ainsi le point de départ d’une démarche vertueuse.
Interopérabilité et ouverture, des impératifs technologiques
Un obstacle majeur demeure : l’interopérabilité. Trop de systèmes restent cloisonnés, empêchant l’exploitation optimale des données. La priorité est donnée à des architectures ouvertes, où équipements, logiciels et plateformes communiquent sans friction.
Aujourd’hui les acteurs de l’automatisation du bâtiment savent que la réussite passe par des partenariats solides entre les différents corps de métier et une approche collaborative. L’objectif est d’éviter les silos technologiques pour construire un écosystème cohérent et évolutif. C’est là, le travail du coordinateur de projet, auquel on confie la mission de superviser l’automatisation du bâtiment. Dans la pratique, très souvent, ce poste ne figure pas au budget d’un projet de construction. Il est pourtant d’une importance capitale.
Vers une intelligence proactive et prédictive
Le futur du Smart Building s’oriente vers des systèmes capables d’anticiper. Grâce à la multiplication des capteurs et des outils d’analyse, il devient possible de corriger des dérives avant même qu’elles ne se manifestent.
Ajuster la climatisation ou le chauffage en temps réel selon l’occupation des espaces n’est plus un rêve, c’est une réalité bien en place et qui fait ses preuves. Cette intelligence proactive participe à la fois à la maîtrise des coûts et au confort des occupants.
Un facteur de valorisation immobilière
Au-delà des aspects techniques, le Smart Building devient un atout stratégique majeur pour les propriétaires, les investisseurs et les porteurs de projets immobiliers. En effet, les certifications environnementales et énergétiques sont désormais pleinement intégrées dans les processus d’évaluation immobilière, influençant directement la valeur marchande des biens. Ces certifications ne représentent pas seulement un label, elles témoignent concrètement de l’engagement pris envers la durabilité, l'efficacité énergétique et l'amélioration continue de la qualité d’usage.
De plus, le Smart Building, grâce à ses équipements intelligents et connectés, améliore sensiblement le confort et le bien-être quotidien des utilisateurs. La technologie favorise ainsi la convivialité, en simplifiant les interactions entre l’utilisateur et son environnement immédiat. Les espaces intelligents encouragent également les échanges et la collaboration, créant ainsi un environnement où les interactions humaines sont renforcées et valorisées.
Par ailleurs, ces bâtiments intelligents se démarquent par leur capacité à anticiper et à s’adapter aux besoins évolutifs de leurs occupants, augmentant ainsi leur attractivité et pérennisant leur valeur dans le temps. Investir dans un Smart Building revient ainsi à miser sur l’avenir, en alliant innovation technologique, développement durable et qualité de vie.
Un mouvement de fond
Le Smart Building n’est plus une option, mais une réponse incontournable aux défis climatiques et économiques. Son déploiement nécessite la mobilisation collective d’acteurs publics et privés. Architectes, bureaux d’études, intégrateurs et exploitants doivent unir leurs compétences pour donner corps à cette vision.
Comme le rappelle un principe désormais bien ancré : « L’automatisation est l’endroit où toutes les disciplines se rencontrent et où la valeur se crée. » Une convergence salutaire pour bâtir des lieux plus intelligents, plus durables et résolument tournés vers l’avenir.
Le GNI/IRB, Initiative Réseau Bâtiment, a reconstitué un groupe de travail en Romandie sous la resposabilité de Sylvain Braine, Fondateur de anouwé.
Le groupe a inauguré ses nouvelles activités avec la tenue d’un séminaire 5 à 7 portant sur le smart building.
Les présentations sont publiées sur www.g-n-i.ch, rubrique Manifestations/Archives
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Source du texte: Pierre Schoeffel
Source de l'image: Marc Schoeffel
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