Journée technique – Fachtagung 2025 du VSEK | ASCE, Marcel Schellenberg

Lors de la Journée Technique 2025, Marcel Schellenberg, Ingénieur Électro et Technique de Sécurité chez electrosuisse, a consacré son intervention à un sujet fondamental mais souvent perçu comme abstrait : la résistance au court-circuit des ensembles d’appareillage basse tension.


Texte: Pierre Schoeffel avec l'aimable participation de Marcel Schellenberg

Photo: Pierre Schoeffel, Slides: Marcel Schellenberg, traduction Pierre Schoeffel


Sa présentation, claire et structurée, s’est appuyée sur des exemples concrets et sur les prescriptions normatives en vigueur. L’objectif était de rappeler que derrière chaque schéma et chaque calcul se joue la sécurité des personnes et la fiabilité du réseau électrique.

Marcel Schellenberg a commencé par rappeler ce que recouvre la notion de résistance aux courts-circuits. Il s’agit de la capacité d’un appareillage ou d’une combinaison d’appareils à supporter, pendant une durée donnée, les contraintes thermiques et dynamiques générées par un courant de court-circuit. Cette exigence vise à éviter non seulement des dégâts matériels, mais surtout des situations dangereuses pour les usagers et les intervenants. « La tenue aux courts-circuits n’est pas une valeur académique, mais un facteur de sécurité », a-t-il expliqué.

Prescriptions normatives

La résistance au court-circuit est définie par les normes internationales et suisses, notamment la série de normes SN EN IEC 61439, qui impose des exigences précises pour les ensembles d’appareillage basse tension. Schellenberg a insisté sur le fait que ces prescriptions ne doivent pas être vues comme une contrainte, mais comme une garantie. Elles permettent de s’assurer que les installations tiennent compte des scénarios les plus extrêmes et restent sûres même en cas d’incident.

Méthodes de vérification

L’orateur a présenté les différentes approches pour vérifier la résistance aux courts-circuits. L’organe de contrôle vérifie la cohérence entre les données du fabricant sur la tenue au court-circuit et les courants de court-circuit mesurés ou calculés au point de raccordement de l’appareillage basse tension à l’installation.  Chaque approche a ses avantages et ses limites, mais l’essentiel est d’obtenir un résultat fiable et reconnu. Il a insisté sur la rigueur indispensable de ces processus : « La véritable sécurité ne repose que sur des valeurs dûment vérifiées ou calculées. »

L’importance de la coordination

Un point central de la présentation a été la coordination entre les différents dispositifs de protection. Un disjoncteur ou un fusible ne peut pas être considéré isolément : sa capacité dépend aussi de l’appareillage en amont et en aval. Schellenberg a expliqué que cette coordination, parfois désignée comme « Protection de secours - Backup-Schutz » (1), permet de garantir qu’en cas de défaut, l’ensemble du système réagit de manière cohérente. Sans cette approche, une installation peut sembler conforme sur le papier, mais s’avérer défaillante dans la pratique.

Conséquences pratiques pour les planificateurs et/ou  les installateurs

Au-delà des prescriptions normatives, Marcel Schellenberg a tenu à souligner les conséquences pratiques pour les installateurs. Il ne suffit pas de choisir du matériel certifié : encore faut-il l’implémenter correctement et documenter les calculs et vérifications effectués. L’orateur a insisté sur le fait que la documentation est une preuve essentielle de conformité : « Sans documentation, il n’y a pas de traçabilité possible ». Les planificateurs aussi bien que les installateurs doivent donc veiller à intégrer ces éléments dès la conception et à les conserver pour tout contrôle ultérieur.


Exemples et cas pratiques

Pour appuyer ses propos, Schellenberg a présenté plusieurs exemples concrets issus de la pratique. Il a montré comment une installation correctement dimensionnée peut encaisser un courant de court-circuit élevé sans dommage, alors qu’une installation sous-évaluée entraîne des risques d’incendie ou de destruction d’appareillage. Ces cas illustrent que la résistance aux courts-circuits n’est pas un concept théorique, mais une réalité qui se vérifie ou se contredit sur le terrain.

« La sécurité se construit par le savoir, s’assure par la rigueur et se renforce par la collaboration. »

 

Le pilier incontournable

En conclusion, la résistance aux courts-circuits est un pilier incontournable de la sécurité électrique. Elle exige des connaissances techniques solides, une application rigoureuse des normes et une documentation irréprochable. Le message à l’auditoire a été clair : « La sécurité se construit par le savoir, s’assure par la rigueur et se renforce par la collaboration. » Une conclusion forte qui a souligné l’importance de conjuguer expertise technique, respect des prescriptions et sens des responsabilités pour garantir la sécurité des installations.

 

(1) La protection de secours (Backup-Schutz) désigne l’apport d’une protection complémentaire en amont, permettant à un dispositif de protection en aval de supporter un courant de court-circuit supérieur à son pouvoir de coupure propre.

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