Sondage sur l’importance de l’éclairage économe en énergie

Quels sont les éléments déclencheurs du remplacement d’un système d’éclairage et à quels aspects les clientes et clients sont-ils attentifs ? Et comment est évaluée l’utilisation des détecteurs de présence et de mouvement ?

L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a voulu répondre à ces questions et à d’autres en interrogeant environ 1 600 propriétaires de bâtiments privés et publics. La conclusion dégagée est que la principale motivation est d’économiser sur les coûts d’électricité. Réjouissant : L’amélioration de la qualité de l’éclairage est citée comme la deuxième raison la plus importante. Lisez d’autres résultats intéressants du sondage OFEN ici.

Source du texte: Texte + Graphiques : Association suisse pour l’éclairage SLG

Avec près de 11 pour cent, l’éclairage représente une part importante de la consommation d’électricité en Suisse. Outre le remplacement des sources lumineuses conventionnelles par des LED, l’utilisation de capteurs et l’optimisation des systèmes d’éclairage contribuent de manière significative aux économies d’énergie. L'Office fédéral de l’énergie (OFEN) souhaitait déterminer l’état actuel du marché et a en conséquence chargé un institut de recherche au printemps 2023 de réaliser un sondage approfondi auprès des cantons, des communes et des promoteurs privés afin d’acquérir des connaissances fiables sur le sujet.

La principale motivation est d’économiser des coûts d’électricité

Le principal élément déclencheur du remplacement des systèmes d’éclairage est clairement l’intention de réduire les coûts de l’électricité. Cette motivation se démarque clairement des autres raisons chez les clients. La pénurie d’électricité redoutée pour l’hiver 2022/2023, combinée à la hausse des prix de l’électricité, en serait probablement un aspect clé.

L’amélioration de la qualité de l’éclairage arrive en deuxième position parmi les raisons justifiant l’amélioration de l’éclairage. Dans l’intervalle, il est largement reconnu que le passage aux LED améliore considérablement la qualité de la lumière par rapport à la technologie des lampes fluorescentes auparavant courante.

Presque toutes les sources lumineuses conventionnelles ont été interdites au cours des dernières années et peuvent désormais être remplacées par des LED. L’argument en faveur de l’interdiction des lampes vient en troisième position. D’autres raisons justifiant le remplacement de l’éclairage, comme l'exonération de la taxe sur le CO2, suivent et sont moins fréquemment avancées.

Différentes perspectives sur l’optimisation de l’éclairage

Les cantons et les communes estiment bien plus important le remplacement des sources lumineuses que les fournisseurs. En revanche, les fournisseurs accordent une bien plus grande importance à l’utilisation des capteurs et à l’automatisation que les clients, à l’exception des cantons qui disposent d’un niveau de compétence plus élevé dans ce domaine. Il est intéressant de noter que l’optimisation est considérée comme importante par toutes les personnes interrogées, mais uniquement pour les nouveaux systèmes. L’optimisation n’a de sens qu’en cas de modernisation. En ce qui concerne les avantages liés à la lumière du jour, les clients ont tendance à accorder plus d’importance à ces avantages que les fournisseurs. Ces différences mettent en évidence les différentes perspectives et priorités des personnes impliquées dans le secteur de l’éclairage.

La régulation de la lumière permet d’économiser le plus d’énergie lorsqu’elle est réglée correctement

Les deux facteurs décisifs pour un éclairage économe en énergie sont l’utilisation de capteurs et leur réglage correct. Tous les cantons et 84 % des autres clientes et clients utilisent des détecteurs de mouvement ou de présence principalement dans les zones de circulation et les locaux annexes. Ils sont moins fréquemment utilisés dans les surfaces utiles principales. Malgré le pourcentage élevé, cela en dit peu sur la zone réellement équipée de capteurs. Il est présumé que souvent seuls quelques capteurs sont installés et qu’ils sont souvent mal réglés. La grande majorité des personnes interrogées se disent satisfaites du système de capteurs, mais il existe toutefois des réserves quant à la fonctionnalité inadéquate et aux réglages compliqués.

La réticence en matière d’installation est basée sur des coûts supposés élevés, une installation trop complexe et des doutes quant au potentiel d’économie d’énergie. Par ailleurs, des allumages et extinctions fréquents sont perçus comme gênants et réduisant la durée de vie, ce qui n’est pas le cas des LED. Les mesures montrent que les capteurs contribuent davantage aux économies d’énergie que le passage à la technologie LED.

Les temps d’arrêt des capteurs (à savoir le temps entre l’absence de personnes et l’extinction de l’éclairage) varient considérablement, la moitié des personnes interrogées signalant une très courte durée d’arrêt nocturne, de seulement 2 minutes ou moins. Auparavant, des durées d’arrêt de généralement 15 minutes étaient courantes. Des temps d’arrêt plus longs sont généralement inefficaces et augmentent sensiblement la consommation d’énergie.

Ballasts dimmables et contrôle de la lumière du jour sous-estimé

L’analyse montre que les capteurs de lumière du jour sont particulièrement répandus dans les cantons (81 %), alors que seule une minorité de communes (36 %) disposent de ces dispositifs. D’autres clients se situent entre ces deux valeurs. Dans la majorité des cas, des capteurs combinés (détecteurs de lumière du jour et de présence) sont utilisés, tandis que les dispositifs séparés installés sur le toit du bâtiment sont plutôt rares.

Le sondage a mis en évidence que de nombreux appareils de commande sans possibilité de gradation (Dali) sont utilisés. Des appareils de commande dimmables et interconnectés sont indispensables si l’intensité lumineuse doit être réglée de manière optimale pendant le fonctionnement. Avec les appareils fonctionnant en standard, une très grande partie du potentiel d’économie d’énergie est perdue. Un effort d’information et de sensibilisation est nécessaire à ce sujet.

De nombreux utilisateurs ne semblent pas être conscients du fait que la plupart des détecteurs de présence proposés intègrent également une mesure de la lumière du jour. Cette fonction doit être activée et réglée correctement pour que l’effet d’économie puisse être obtenu.

La mise en service correcte est décisive

L’évaluation montre que tous les cantons vérifient sur site les nouveaux systèmes d’éclairage lors de leur mise en service, généralement par des spécialistes externes. La majorité des communes et autres clients déclarent également qu’ils effectuent de tels contrôles lorsqu’un système est mis en service. Certains clients qui ont renoncé à une inspection ont déclaré que l’effort était trop élevé par rapport au bénéfice, que les coûts étaient trop élevés, qu’ils manquaient de temps ou qu’ils faisaient confiance à l’installateur.

Parmi les donneurs d’ordre effectuant un contrôle, des améliorations se sont en partie avérées nécessaires après un test, le plus souvent pour les cantons (13 %), qui ont également les volumes de projets les plus importants.

Toutefois, la pratique montre que de nombreux systèmes ne sont pas configurés de manière optimale. Une mise en service correcte, qui va au-delà d’un simple contrôle de fonctionnement, doit être exigée par le maître d’ouvrage afin d’exploiter pleinement le potentiel d’économies.

Conclusion

Le sondage met en évidence des différences majeures dans l’évaluation des mesures efficaces visant à accroître l’efficacité des systèmes d’éclairage. Tous les maîtres d’ouvrage ne disposent pas de la capacité en personnel et des compétences nécessaires pour prendre les bonnes décisions dans tous les domaines de la construction. Les cantons apparaissent souvent comme des pionniers et font preuve d’un haut niveau de compétence professionnelle. Le progrès technique et l’évolution des exigences de ces dernières années exigent des décideurs qu’ils disposent de connaissances spécialisées approfondies, naturellement disponibles auprès des intermédiaires (associations et médias spécialisés) et des fournisseurs.

Les planificateurs considèrent les systèmes d’éclairage réglables comme essentiels, comme le confirme le sondage. Toutefois, le plein potentiel d’efficacité n’est atteint que si les ballasts dimmables sont mis en réseau via un système et si l’optimisation peut réellement avoir lieu. Les coûts supplémentaires liés au contrôle sont plus que compensés par la consommation réduite sur la durée de vie du système. Un réglage correct prolonge également la durée de vie des composants, car les luminaires fonctionnent rarement à pleine charge.

Les résultats du sondage illustrent la grande influence des clients sur la consommation électrique liée à l’éclairage. Les fournisseurs et les planificateurs proposent depuis longtemps des instruments permettant une efficacité énergétique maximale et s’engagent à trouver des solutions optimales, mais poursuivent également leurs propres intérêts. Il est en conséquence difficile de convaincre les clients de systèmes nécessitant des investissements initiaux plus élevés, surtout si les maîtres d’ouvrage institutionnels n’exploitent pas eux-mêmes le bâtiment et ne prennent en compte que dans une mesure limitée les coûts du cycle de vie.

Le potentiel d’optimisation représenté par les rénovations et les nouveaux systèmes reste important. Il incombe aux clients d’exiger les équipements et systèmes les plus efficaces afin d’économiser de l’électricité tout en réduisant les coûts globaux.