Marché automobile auisse

Avec seulement 31'000 immatriculations après deux mois, le marché des voitures de tourisme neuves en Suisse et dans la principauté du Liechtenstein atteint son niveau le plus bas depuis le début du millénaire. Par rapport à l'année précédente, déjà faible, le volume a encore baissé de 8,2 %.


Traitement récactionnel: Domotech, Marc Schoeffel


Après le mois de janvier le plus faible depuis le début du millénaire, le marché a également évolué à un niveau historiquement bas en février, avec 16'212 voitures de tourisme neuves. Seul en 2021, en pleine pandémie du COVID, le nombre de nouvelles immatriculations a été plus faible en février. Par rapport à février 2024, le marché s'est replié de 12,5 %. Le marché des véhicules à prise, c'est-à-dire des voitures électriques et hybrides plug-in, manque lui aussi d'élan.

Les 9'129 mises en circulation après deux mois ne sont que 1,5 % plus nombreuses qu'il y a un an. Les voitures électriques ont progressé de 11,5 %, mais le nombre de nouvelles voitures hybrides rechargeables a reculé de 15,5 % - les effets s'annulant presque mutuellement en chiffres absolus. Avec 29,5 %, la part de marché des véhicules neufs à prise après deux mois n'a augmenté que de 2,8 points par rapport à l'année précédente.

Mettre en oeuvre le plan en 10 points maintenant!

«Le marché se trouve dans une sorte de paralysie. Malgré plus de 200 modèles sur le marché suisse, la demande de véhicules électriques reste largement trop faible pour atteindre sans sanctions les valeurs cibles de CO2 réduites d'environ 20 % au début de l'année», constate le président d'auto-suisse, Peter Grünenfelder. «Les chiffres confirment la mise en garde que nous avons exprimée lors de notre conférence de presse annuelle il y a dix jours. Les incitations à passer aux voitures électriques sont trop faibles en Suisse, surtout en comparaison avec de nombreux pays voisins.

La politique doit maintenant se saisir de notre plan en 10 points pour la réussite de la mobilité électrique et le mettre oeuvre rapidement - sinon, l'économie automobile suisse, troisième branche importatrice de notre pays, risque de subir des suppressions massives d'emplois.» Il n'y a simplement pas d'autre moyen de faire face aux sanctions, qui menacent d'atteindre jusqu'à 500 millions de francs rien que pour 2025.

Pendant ce temps, l'Europe revoit sa réglementation sur les émissions de CO2 des véhicules neufs. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé pour mercredi la présentation d'un plan d'action visant à soulager l'industrie automobile européenne de la menace d'amendes se chiffrant en milliards.«La Suisse devrait se rallier au plus vite au calcul annoncé, plus proche du marché, d'une moyenne de flotte sur trois ans.

Notre plan en 10 points comprend de nombreuses idées pour mettre la Suisse sur un pied d'égalité avec le reste de l'Europe, tant du point de vue des prescriptions que des conditions cadres pour la mobilité électrique», dit le directeur Thomas Rücker. «Nous ne demandons pas de subventions, mais mettons l'accent sur la création ou le renforcement des incitations à la conduite électrique: augmentation des infrastructures de recharge, suspension de l'impôt automobile sur les véhicules électriques pendant cinq ans, prix de l'électricité plus avantageux»

L'objectif est de réduire le CO2 au même rythme que l'Europe

En même temps, le «plan en 10 points pour la réussite de la mobilité électrique» comprend aussi des mesures réglementaires telles que le renoncement systématique aux réglementations de type «finition suisse»qui font grimper les coûts ou à la mise en vigueur rétroactive de l'ordonnance sur le CO2.

Cette dernière n'a pas encore été traitée par le Conseil fédéral - mais doit s'appliquer dès le 1 er janvier 2025, explique Thomas Rücker: «L'incertitude qui en résulte pour le secteur, couplée à la surréglementation proposée dans le projet d'ordonnance du Conseil fédéral, est presque palpable et se reflète dans les chiffres du marché. La politique est appelée à desserrer le frein à la mobilité électrique et à procéder à réduire les émissions de CO2 des véhicules neufs au même rythme que les pays européens.»

Les chiffres en détail répertoriés par marques sont disponibles sous www.auto.swiss. Les évaluations d'auto-suisse se basent sur les enquêtes de la Confédération, les données peuvent être provisoires et non finalisées.

L’avis de la rédaction Domotech

Le marché automobile suisse stagne et la transition électrique patine. Malgré des objectifs ambitieux, la demande reste trop faible en raison d'un manque d'incitations et d'infrastructures adaptées. Auto-suisse propose un plan en 10 points pour accélérer cette transition : il est urgent que la politique s'en empare. Sans action rapide, la Suisse risque non seulement des sanctions coûteuses, mais aussi un retard économique et environnemental difficile à rattraper. Il est temps d'agir !

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Le «plan de dix mesures pour la réussite de la mobilité électrique»

1. Moratoire de 5 ans sur l'impôt automobile pour les véhicules électriques

Accélère la transition vers des technologies de propulsion neutres en CO2 à l'aide de prix d'achat plus bas.

 

2. Avantage fiscal pour l'installation de stations de recharge privées et droit à la recharge

Crée des incitations plus fortes pour les propriétaires, les employeurs et les personnes souhaitant investir – cela profiterait particulièrement aux locataires.

 

3. Transparence des prix pour la recharge publique

Déclenche une concurrence de prix entre les fournisseurs, profitant aux conducteurs de voitures électriques.

 

4. Libéralisation complète du marché de l'électricité

Entraîne des tarifs plus avantageux pour les utilisateurs privés lors de la recharge à domicile et au travail.

 

5. Renoncement systématique aux réglementations de type «finition suisse» qui font grimper les coûts

Évite l'insécurité juridique pour les fournisseurs et empêche un renchérissement massif de l'électromobilité en Suisse.

 

6. Pas de mise en vigueur rétroactive de l'ordonnance sur le CO2

Évite de sanctionner illégalement les mises sur le marché et ventes déjà conclues.

 

7. Flexibilisation de la trajectoire de réduction du CO2

Évite le renchérissement de la mobilité individuelle et commerciale grâce à une adaptation flexible des objectifs intermédiaires de CO2 aux conditions du marché.

 

8. Ouverture technologique

Permet la concurrence et les meilleures motorisations zéro émission, c'est-à-dire permet d'exploiter le potentiel des différents modes de propulsion – non seulement pour les nouveaux véhicules, mais aussi pour le parc existant.

 

9. Harmonisation des impôts cantonaux sur les véhicules à moteur, examiner l'abandon de la TVA sur les nouveaux BEV

Réduit sensiblement le coût de la mobilité électrique, en particulier pour les personnes privées – coup de pouce peu bureaucratique vers le zéro net, compte tenu de la bonne santé des finances fédérales.

 

10. Augmentation de l'attractivité des véhicules de livraison électriques

Coup de pouce pour les camionnettes électriques jusqu'à 4,25 tonnes et réduction des obstacles pour les entreprises qui passent à la mobilité électrique.

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