
Passionné par son métier d’installateur en chauffage et content de sa période de formation, Yvan Bally est Champion de Suisse, médaillé d’or du Championnat des Métiers dans sa catégorie. Il travaille chez Gabus SA, à Boudevilliers (NE) où il affectionne les travaux de soudage… et garde bien sa tête sur les épaules.
Traitement rédactionnel: Domotech, Marc Schoeffel
Pourquoi avoir choisi un apprentissage et qu’est-ce que cela t’a apporté ?
L’apprentissage m’a permis d’entrer directement dans la vie active. On passe de l’école à un environnement où il faut travailler avec des collègues, discuter, résoudre des problèmes et assumer des responsabilités. Cela fait vraiment grandir. En plus, on reçoit un salaire dès le début, ce qui aide à évoluer plus vite et à devenir autonome rapidement. Pour moi, c’est une excellente manière de se lancer dans la vie.
Qu’est-ce qui t’a attiré vers un métier manuel installateur chauffagiste ?
Je savais que je voulais un métier physique. Rester assis sur une chaise toute la journée, ce n’est pas pour moi. Dans le chauffage, on bouge beaucoup entre les chantiers, et c’est un travail varié. J’aime aussi voir le résultat concret de ce que je fais. On installe quelque chose, et on peut être fier de voir que ça fonctionne et que ça sert aux gens.
Quel rôle le chauffage joue-t-il dans la transition énergétique ?
La réduction des émissions de CO₂ et l’efficacité énergétique deviennent de plus en plus importantes dans notre métier. Par exemple, on utilise des vannes trois voies et des systèmes de régulation pour envoyer l’eau à la bonne température. Cela permet de consommer moins d’énergie et de réduire les émissions. Même si je ne suis pas encore un expert dans ce domaine, c’est quelque chose que j’apprends au fur et à mesure, et c’est très intéressant.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
Je prends beaucoup de plaisir à faire du soudage TIG (avec un gaz inerte) ou au chalumeau. Cela demande des compétences : de la minutie et une bonne précision du geste. Ce que j’aime, c’est de voir le résultat de mon travail. Par exemple, installer une pompe à chaleur ou des radiateurs, et savoir que cela va vraiment servir aux gens. C’est gratifiant de faire un métier où on peut constater directement l’impact de ce qu’on fait.

Quelle est, selon toi, l’importance de l’expérience dans ton métier ?
La théorie, c’est bien, mais l’expérience, c’est encore mieux. J’ai des collègues avec plus d’expérience, et ils travaillent souvent mieux que moi. On apprend beaucoup sur le terrain, et c’est ça qui fait la différence. Chaque chantier apporte des situations nouvelles, et c’est comme ça qu’on progresse.
Quelles sont les nouvelles technologies que tu trouves intéressantes dans ton domaine ?
Les techniques de régulation deviennent de plus en plus complexes. Avant, on avait une pompe qui envoyait de l’eau chaude à 50 °C tout le temps. Maintenant, avec les nouvelles technologies, on peut réguler la température selon les besoins pour économiser de l’énergie. Ces avancées rendent le métier plus technique et stimulant.
Depuis novembre dernier, tu es champion suisse chauffagiste. Cela a-t-il influencé ta carrière ?
Gagner les championnats suisses a été une belle expérience. Ça m’a donné confiance en moi, et ça a aussi renforcé la confiance des personnes de mon entreprise. Ils me confient maintenant plus de responsabilités, comme gérer certains chantiers tout seul. Ça m’a permis d’accélérer mon apprentissage du métier et de gagner en expérience plus rapidement.
Peux-tu nous livrer quelques impressions sur le gain de la médaille d’or ?
Je l’ai amenée aujourd’hui, la voici, j’en suis quand même très fier ! Ma participation aux championnats suisses a été une expérience incroyable. Je ne m’attendais pas du tout à gagner. Quand je suis arrivé là-bas, j’ai vu que les autres étaient vraiment préparés. Ils avaient tout leur matériel bien aligné, et ils semblaient très sérieux, c’était impressionnant. Moi, je suis venu avec ma petite caisse à outils, sans me mettre trop de pression.
Ce qui était intéressant, c’est que certaines épreuves laissaient beaucoup de liberté. Par exemple, on devait raccorder un radiateur, et on pouvait choisir comment faire. Il y avait un piège que beaucoup ont raté : passer devant une bride. C’est là que j’ai gagné des points, parce que j’ai pris le temps de contourner le problème.

Comment vois-tu l’évolution des méthodes de travail, comme le sertissage ?
Le sertissage simplifie beaucoup les choses, surtout sur les petits diamètres, et c’est moins coûteux. Mais ça enlève un peu l’aspect manuel du métier. Par contre, le soudage reste indispensable sur les gros chantiers. C’est une compétence qui demande du temps pour être maîtrisée, et elle apporte une vraie valeur ajoutée.
Comment te sens-tu dans ton milieu de travail ?
Très bien ! L’ambiance chez mon employeur, Gabus est un gros point positif. Mes collègues sont sympas, et je me sens bien coaché, J’ai pu aborder beaucoup d’aspects différents du métier. Certaines entreprises ne font que des petits chantiers, et d’autres se concentrent sur des gros chantiers avec beaucoup de soudure. Moi, j’ai pu toucher à tout : petits et gros chantiers, dépannage… C’était vraiment bien. Ça donne envie de rester ici et de continuer à apprendre. Et j’insiste sur un point : une bonne ambiance, c’est essentiel pour se motiver et s’investir pleinement dans son travail.
As-tu déjà été confronté à des situations particulières durant tes années d’apprentissage ?
Oui, il y a toujours des situations un peu inattendues. Parfois, tu débarques et il y a une fuite, la chaufferie est inondée, il y a de l’eau partout. Ce sont des choses qui arrivent, mais on apprend à gérer ces situations avec le temps.
Que dirais-tu à des jeunes hésitant à choisir un métier manuel ?
Je leur dirais que c’est important de choisir un métier qu’ils aiment. Quand on aime ce qu’on fait, on s’investit plus, et on est content de ses journées. Les métiers manuels, c’est aussi gratifiant, parce qu’on voit concrètement ce qu’on accomplit. Et en plus, avec un apprentissage, on est payé tout en apprenant, ce qui est un gros avantage.
Benjamin Zimmermann, vous êtes Chargé d’affaires du Département Chauffage chez Gabus SA, nous vous laissons le dernier mot. Pour vous, quelle est la qualité principale d’un monteur chauffagiste et que vous retrouvez chez Yvan ?
BJ - Pour moi, c’est la curiosité. Une personne qui aime son travail et qui s’implique va naturellement être curieuse. Cette curiosité lui permettra de découvrir d’autres choses, d’approfondir ses connaissances sur son métier, et même parfois d’aller plus loin que ce qu’on lui demande.
Par exemple, au lieu de simplement suivre les instructions pour raccorder une pompe à chaleur, un monteur chauffagiste curieux va prendre le livret technique, essayer de comprendre les subtilités et même anticiper des points auxquels on n’a pas pensé. Il pourrait dire au technicien : « Attention, j’ai lu dans la notice qu’il faut respecter une distance précise par rapport au mur. » Cette curiosité, c’est un vrai atout et Yvan possède cet atout ainsi qu’un grand calme. Il est champion de Suisse de sa spécialité, il a de quoi être très fier et reste modeste, c’est tout à son honneur.

Installateur/trice en chauffage CFC
ACQUISITION DES CONNAISSANCES
• Construction, entretien, réparation d’installations de chauffage et de froid
• Montage de chaudières et de pompes à chaleur sur la base de plans
• Mise en œuvre de projets avec des énergies renouvelables
• Isolation de conduites contre les pertes de chaleur
• Installation de pompes de circulation
DISCOURS
Les campagnes actuelles sur la formation professionnelle mettent l’accent sur les perspectives variées et attrayantes offertes par le profil professionnel. Les jeunes sont directement touchés par le tutoiement ; la curiosité devrait être éveillée et l’insécurité face à l’inconnu réduite.
Les points forts de la formation tels que la connaissance des matériaux, la physique, le dessin technique, la chimie, l’informatique et la culture générale sont mentionnés, complétés par des indications sur la durée de la formation, sur le certificat fédéral de capacité « Installateur/trice en chauffage CFC » et sur l’option de la maturité professionnelle.
Comme prérequis, une scolarité obligatoire terminée est citée.
FORMATION EN GÉNÉRAL
4 années de formation de base y compris le travail essentiellement dans l’atelier et sur le chantier principalement sous abri, avec chaque fois un jour en école professionnelle par semaine. Les matières sont multiples : thermodynamique, matériaux, mécanique des fluides, mesurer – commander – réguler, systèmes de chauffage, eau de chauffage, sécurité au travail, etc.
Certificat après avoir suivi la procédure de qualification : Certificat fédéral de capacité « Installateurs/trices en chauffage CFC ».
Pour les élèves disposant de bons ou très bons résultats scolaires, l’option est proposée de suivre l’école de maturité professionnelle (en parallèle ou après la formation scolaire de base) avec la qualification supplémentaire « maturité professionnelle ».
Vous trouverez ici toutes les informations sur les métiers d’avenir dans la technique du bâtiment : www.topapprentissages.ch
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Source du texte: Domotech-Print
Source de l'image: Domotech-Print
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