
Le GNI/IRB, Initiative Réseau Bâtiment, a reconstitué un groupe de travail en Romandie et qui a inauguré ses nouvelles activités avec la tenue d’un séminaire 5 à 7 portant sur le smart building. Domotech était présent. Voici un résumé de la soirée qui s’est terminée avec un apéritif riche en échanges.
Auteur: Pierre Schoeffel
Photos: Marc Schoeffel
À l’occasion de cette conférence, organisée et animée par Sylvain Braine, Fondateur de Anouwé et responsable du Groupe Romandie, trois experts ont partagé leur vision du bâtiment intelligent.
Olivier Steiger, Professeur à la Haute École Spécialisée de Lucerne, a présenté l’importance d’une approche pluridisciplinaire structurée autour de protocoles robustes et d’activités de formation. Fabrice Godart, CEO Bee'z Solutions, a détaillé les piliers techniques d’un smart building interopérable, certifié et valorisable. Quant à Xavier Bignon, Business Development Green Leader, Honeywell Building Automation, il a élargi la perspective en soulignant la place centrale du smart building dans la transition énergétique et la décarbonation. Ensemble, leurs interventions dessinent un avenir où l’automatisation du bâtiment devient un levier concret au service de la performance, de la durabilité et de la gestion proactive des bâtiments.
Raisons d’être de l’association
Olivier Steiger, Vice-Président du GNI, a ouvert la conférence en présentant l’association, en tant que plateforme d’expertise multidisciplinaire qui regroupe ingénieurs, planificateurs, fabricants et maîtres d’ouvrage. Ces derniers, apportant la touche d’originalité à l’association, puisqu’elle regroupe ainsi, faiseurs et utilisateurs.
Ce réseau se veut un catalyseur des évolutions dans l’automatisation du bâtiment. Olivier Steiger a souligné l’importance d’un équilibre réfléchi : il ne s’agit ni de surdimensionner les installations techniques, ni de les réduire à l’extrême, mais de viser une cohérence entre besoins réels, fonctionnalité et optimisation énergétique.
Les activités du GNI s’articulent autour de visites techniques de bâtiments innovants, de groupes de travail thématiques, de formations pointues (notamment sur la cybersécurité et l’IoT) et de publications de référence. Olivier Steiger insiste sur le fait que l’automatisation est la zone de convergence des métiers techniques, apportant de la valeur ajoutée au travers de fonctionnalités qui améliorent l’exploitation. Le bâtiment intelligent, selon lui, doit s’appuyer sur des protocoles fiables, des systèmes interopérables et une vision systémique qui intègre la durabilité, le confort et l’agilité dans la gestion.
Des bâtiments équipés intelligemment et à bon escient
Pour Fabrice Godart, définir un smart building revient à structurer un bâtiment autour d’une architecture technologique cohérente et évolutive. Il met en avant l’importance du référentiel R2S (Ready 2 Services), qui codifie la qualité des infrastructures numériques et l’interopérabilité des équipements. Un smart building est, selon lui, un bâtiment capable de collecter, traiter et restituer des données de façon fluide, au service de la sécurité (contrôle d’accès, détection intrusion), de la protection (inondations, incendie), du confort thermique et du bien-être des occupants.
Il insiste aussi sur la valorisation patrimoniale liée à ces installations intelligentes, notamment au moment de la revente ou de la mise en location d’un bien. Enfin, il souligne que la réussite d’un smart building passe par une gouvernance technique rigoureuse, une communication transparente entre les systèmes via API ouvertes, et la reconnaissance de cette qualité par un système de certification exigeant, structuré en niveaux de conformité.
Un pivot stratégique
Xavier Bignon a apporté une lecture technique du smart building en le positionnant comme un levier indispensable de la décarbonation et de la gestion énergétique intelligente. Fort de son expérience dans la digitalisation et l’IoT, il considère le bâtiment tertiaire comme un système cyber-physique, où capteurs, contrôleurs et plateformes cloud dialoguent en permanence pour optimiser la performance. Il rappelle que les bâtiments représentent près de 37 % des émissions mondiales de CO2 et que l’automatisation intelligente est au cœur des stratégies pour inverser cette tendance.
La maîtrise des consommations, la supervision GTB avancée, la maintenance prédictive et l’utilisation de modèles prédictifs basés sur l’IA deviennent des standards. Il insiste également sur la nécessité d’intégrer les énergies renouvelables locales (photovoltaïque, batteries) dans une logique de microgrids orchestrés par des algorithmes de répartition dynamique. Pour Xavier, un smart building n’est pas une option mais un pivot stratégique pour répondre aux contraintes réglementaires, assurer le confort des occupants et prolonger la durée de vie des équipements tout en minimisant les coûts d’exploitation.
Smart building : incontournable ?
Ces interventions convergent vers une conviction partagée : le smart building n’est pas un concept théorique, mais une réalité technologique incontournable pour les gestionnaires de parcs immobiliers et les acteurs du secteur. En combinant intelligence embarquée, interopérabilité, supervision cloud et maintenance prédictive, les bâtiments deviennent des plateformes dynamiques capables de répondre aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux.
Plus qu’une simple évolution technique, il s’agit désormais d’un changement de paradigme, où chaque bâtiment devient un système vivant, piloté, analysé et valorisé. Une mutation qui nécessite des compétences nouvelles, une gouvernance claire, et un engagement collectif pour construire les standards de demain.
Ces articles pourraient également vous intéresser
Mentions légales
Source du texte: Pierre Schoeffel
Source de l'image: Marc Schoeffel
Informations
Autres articles
Publié le: