Exploiter le grand potentiel
Toitures, façades, sol : toutes ces surfaces recèlent un grand potentiel pour l’énergie solaire. Le Congrès photovoltaïque du 21 au 22 mars 2024 à Lausanne abordera les possibilités offertes par les communautés électriques locales à cet égard, mais aussi les nouveautés législatives et la sécurité incendie.
Auteure : Lara Läubli au nom de Swissolar
Le oui à la loi sur le climat, la décision positive sur l’acte modificateur et les premiers jeunes signant leur contrat d’apprentissage solaire : l’an dernier a vu l’atteinte d’objectifs intermédiaires importants pour l’essor de l’énergie solaire. Ce gain de vitesse est indispensable, car le photovoltaïque va devoir couvrir la moitié de la consommation électrique d’ici 2050.
Décidée à l’automne 2023, la Loi fédérale relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables (acte modificateur) constitue un jalon décisif pour le développement rapide des énergies renouvelables. Elle prévoit pour le photovoltaïque (PV) une fourniture d’électricité de 45 TWh d’ici 2050, soit près de neuf fois plus qu’en 2022. Un objectif ambitieux, confirme David Stickelberger, responsable marché et politique chez Swissolar. Il se souvient qu’on considérait déjà l’objectif 2011 très ambitieux. « Beaucoup croyaient qu’il serait impossible pour l’énergie solaire d’atteindre une part de 10% du besoin jusqu’en 2025. » Mais l’industrie solaire a connu une croissance énorme. « Nous atteindrons cet objectif vraisemblablement dès cette année », estime Stickelberger.
Une nouvelle donne grâce à l’acte modificateur
L’année prochaine, à condition d’être approuvé aux urnes, l’acte modificateur ouvrira de nouvelles voies pour rendre plus intéressante la production d’énergie solaire. Dans ce contexte, les communautés électriques locales (CEL) représentent une approche prometteuse. Si la consommation propre présentait jusqu’ici le plus grand intérêt économique pour les installations PV, la donne va bientôt changer : les producteurs d’électricité solaire pourront profiter d’une remise atteignant 60% des frais d’utilisation du réseau en vendant l’excédent aux consommateurs voisins. Jusqu’ici, cela n’était possible que dans le cadre d’un regroupement pour la consommation propre (RCP).
Impliquer les gens dans la transition énergétique
La nouvelle réglementation accroît l’intérêt d’installer davantage de systèmes PV. Des solutions inédites comme des tarifs électriques dynamiques seront nécessaires pour que le marché fonctionne. « Il faut inciter à consommer le courant lorsqu’il est largement disponible et à l’économiser lorsqu’il est rare », déclare Peter Schenk, Senior Product Manager de la société Exnaton, un spin-off de l’ETH qui facilite le commerce d’électricité entre voisins sur la base d’IA et d’algorithmes d’apprentissage machine. Il ajoute : « Les tarifs flexibles encouragent un changement de comportement et contribuent à une consommation intelligente. » Ils permettent de promouvoir les investissements privés et d’impliquer les gens dans la transformation énergétique. Ce type de modèle commercial avec une production électrique locale a déjà été mis à l’essai dans la pratique, par exemple à Walenstadt (SG). Les opportunités pour le secteur de l’énergie figureront parmi les sujets abordés lors du congrès.
La sécurité incendie
Les façades solaires seront elles aussi un axe thématique du congrès. Elles pourraient à l’avenir couvrir jusqu’à 10% de la consommation d’électricité suisse, et leur inclinaison les rend particulièrement intéressantes en hiver. Le potentiel PV en façade est insuffisamment exploité jusqu’ici, notamment à cause d’un manque de normes pour la protection incendie. Les maîtres d’ouvrage sont obligés d’établir des certificats de sécurité incendie complexes et onéreux.
En concertation avec l’Association des établissements cantonaux d’assurance incendie et d’experts en protection incendie et PV, Swissolar élabore un papier sur l’état de la technique destiné à garantir une planification sûre des installations PV en Suisse. Ce projet inclut des essais de résistance au feu standardisés réalisés avec des partenaires. Le second jour du congrès, Anastasia Dimitriadou, responsable de site SafeT Swiss SA, fournira des informations sur l’état actuel du projet. Elle explique : « Ce projet veut présenter des objectifs et solutions de sécurité concrets qui pourront être adoptés par le secteur tout entier. » On évoquera les divers types de modules PV, les prescriptions pour bâtiments élevés et les matériaux de construction inflammables tels que le bois, toujours plus populaires. Un résultat clair d’emblée : « Il faudrait planifier la sécurité incendie de très bonne heure, au mieux dès la phase avant-projet », dit Dimitriadou.
En plus des thèmes cités, le congrès présentera les progrès de la recherche et de l’industrie et permettra beaucoup d’échanges.
22e Congrès photovoltaïque suisse
Organisé par Swissolar, l’Association des entreprises électriques suisses AES et SuisseEnergie, le Congrès photovoltaïque sera la rencontre du secteur solaire à Lausanne le 21 et le 22 mars 2024.
Passer de 10 à 50% d’énergie solaire d’ici 2050 : l’objectif étant fixé, il est temps de le réaliser. Au prochain congrès PV, on abordera des éléments prometteurs, par exemple les communautés électriques locales CEL, les façades solaires sûres et efficaces ou les panneaux dans des régions rurales. L’événement s’inscrit dans le contexte de la nouvelle loi relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables qui doit entrer en vigueur en 2025.
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Source du texte: Swissolar
Source de l'image: Swissolar
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