L'énergie solaire : neutre en CO2 ou un trompe-l'œil ?

L'énergie solaire : neutre en CO2 ou un trompe-l'œil ?

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La prétendue "énergie gratuite du soleil" n'est pas partout neutre en termes de CO2, comme on le prétend toujours. En effet, la production d'installations photovoltaïques nécessite de grandes quantités d'énergie, dont l'utilisation dans la lointaine Chine libère également de grandes quantités de CO2. En outre, d'autres facteurs environnementaux entrent en jeu lors de l'installation de panneaux solaires.

Selon les calculs des spécialistes, la fabrication d'installations photovoltaïques utilisées en Europe centrale et septentrionale, où l'ensoleillement est faible, libère plus de CO2 qu'elle ne permet d'économiser sur toute sa durée de vie de production d'énergie solaire. En effet, il est possible de calculer si l'électricité produite par de telles installations peut être qualifiée de neutre en CO2, du moins en partie, à l'aide d'un modèle qui fournit comme résultat le facteur EROI (pour "Energy Return On Energy Input").

Si ce facteur est de 1, le bilan CO2 d'une installation produisant de l'électricité à partir d'énergie solaire est équivalent à celui d'une installation produisant efficacement de l'électricité à partir de combustibles fossiles (en préférant le gaz au charbon). Si le facteur est supérieur, la première est plus avantageuse que les centrales électriques fonctionnant avec des énergies fossiles, à hauteur du pourcentage calculé en conséquence. Pour résumer, l'installation produisant de l'électricité à partir d'énergie solaire est plus avantageuse si le facteur EROI est supérieur à 1 - et à l'inverse, moins avantageuse si ce facteur est inférieur.

Le facteur EROI d'une installation photovoltaïque, supérieur ou inférieur à 1, dépend essentiellement de son emplacement.

Le mix énergétique n'est pas à négliger

Ainsi, le facteur devrait être largement supérieur à 1 dans les régions chaudes du globe, comme par exemple les régions désertiques d'Afrique, mais légèrement inférieur en Europe centrale et du Nord. Pour le Plateau suisse, par exemple, deux équipes d'experts ont calculé indépendamment le facteur 0,9. Cela signifie tout simplement que la Suisse, tout comme l'Europe centrale et septentrionale, doit "oublier" le photovoltaïque comme contribution à la réalisation de l’objectif "zéro émission nette" d'ici 2050.

Seules les installations photovoltaïques réalisées en haute montagne devraient dépasser le facteur 1.

Concrètement, cela signifie que les installations photovoltaïques, du moins en Europe centrale et du Nord, ne peuvent jouer qu'un rôle marginal dans la réduction des émissions de CO2 au sens de l'accord de Paris sur le climat, malgré toutes les affirmations et les subventions massives de l'État et des consommateurs. Cela ne signifie pas pour autant qu'il ne faut pas investir dans des installations photovoltaïques si elles sont rentables de manière autonome ou dans le cadre d'un mix énergétique.

Mais, compte tenu de leur modeste contribution à la réduction des émissions de CO2, elles ne devraient plus être louées pour leur neutralité en matière de CO2 et donc ne plus être généreusement subventionnées.

Des possibilités limitées

Les possibilités de remplacer les centrales électriques par des panneaux photovoltaïques sont donc limitées. En effet, selon les calculs des spécialistes de l'approvisionnement du secteur de l'électricité, le réseau électrique ne peut supporter qu'une part relativement faible de "courant fluctuant" provenant de sources incertaines, soit environ 30 % (voir également l'encadré). Pour les deux tiers restants, les réseaux d'approvisionnement doivent impérativement être alimentés en permanence par du "courant en continu". Si cet élément n'est pas pris en compte, des black-out de moyenne à grande ampleur peuvent survenir.

Si les responsables de la gestion du réseau ne parviennent pas à maintenir l'équilibre et à réagir rapidement aux fluctuations du réseau, ces coupures de courant peuvent entraîner des réactions en chaîne dévastatrices, voire une panne totale des grands réseaux. De telles pannes peuvent durer plusieurs jours et se transformer en un véritable désastre pour la population et l'économie, étant donné que sans énergie électrique, il n'est plus possible de chauffer, de refroidir, d'utiliser les toilettes, de préparer un repas ou même de traire une vache. Dans les pays hautement industrialisés, rien ne fonctionne correctement sans énergie électrique.

Pour en savoir plus sur la technologie du recyclage du CO2, sa mise en œuvre et son rapport coût/bénéfice, consultez le site https://www.koberec.org.

On y trouve également de plus amples informations sur la création d'une ONG (organisation non gouvernementale) structurée en coopérative, menée par le "Groupe de travail sur les conteneurs d'innovation", dont la mission sera de promouvoir la technologie de la biopyrolyse et sa prolifération, ainsi que de créer un système réel de certificats basé sur le recyclage du carbone pour sa gestion et son refinancement.

Une "électricité fluctuante" insatisfaisante

Dans leur politique énergétique et climatique, qui doit conduire leurs pays à abandonner les énergies fossiles au profit des énergies renouvelables d'ici 2050, la plupart des gouvernements européens favorisent le photovoltaïque, dont les panneaux proviennent aujourd'hui presque exclusivement de Chine - ce qui ne conduit pas à l'autosuffisance énergétique de ces pays, mais à une nouvelle dépendance. Mais d’un autre côté, on se fait des illusions. En effet, l'approvisionnement en électricité ne peut supporter qu'une part limitée d'électricité irrégulière si l'on veut garantir la stabilité du réseau et éviter des pannes majeures aux conséquences graves. (Source : PRK Media/ Beat René Roggen)

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